- éteignoir
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• 1552; de éteindre1 ♦ Ustensile creux en forme de cône qu'on pose sur une chandelle, une bougie, un cierge, pour l'éteindre. « ces éteignoirs énormes dans lesquels les laquais étouffaient autrefois leurs torches » (Jaloux). — En éteignoir : en forme de cône, pointe en haut (cf. En entonnoir). « Deux tours rondes, coiffées de toits en éteignoir » (Gautier).2 ♦ Fig. Ce qui arrête l'élan de l'esprit, de la gaieté.♢ (Personnes) ⇒ rabat-joie. Il est toujours triste, c'est un éteignoir.éteignoirn. m.d1./d Anc. Petit cône creux pour éteindre une chandelle, un flambeau.d2./d Fig., Fam. Rabat-joie.⇒ÉTEIGNOIR, subst. masc.A.— Petit ustensile conique et creux dont on se sert pour éteindre les bougies, les cierges, les chandelles, en le posant sur la mèche enflammée :• 1. ... ayant été prendre un éteignoir sur la table de nuit, elle en coiffa successivement chaque bougie du candélabre, et partit. La pièce à présent paraissait sombre.GIDE, Isabelle, 1911, p. 657.— P. compar. En éteignoir. Qui est en forme d'éteignoir :• 2. Enfin au bout de la clairière,Je découvre du vieux manoir [du Souvenir]Les tourelles en poivrièreEt les hauts toits en éteignoir.GAUTIER, Émaux, 1861, p. 104.— P. anal. On apercevait les fours, sortes de tours carrées coiffées d'éteignoirs, et qui fumaient doucement dans l'air tranquille (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 7).B.— Au fig. Ce qui, ou celui qui, arrête l'élan, l'entrain, l'enthousiasme. Le philosophisme est l'éteignoir des lumières (FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p. 46) :• 3. ... M. D'Antin savait tout mettre en train, la joie redoublait dans les lieux où il paraissait, et Leuwen, sans doute par orgueil, parlait fort peu et ne mettait rien en train. C'était un éteignoir.STENDHAL, Leuwen, t. 2, 1836, p. 184.• 4. ... car elles étouffaient d'autant plus sûrement l'artiste sous l'éteignoir de leur affection malavisée, qui de bonne foi s'appliquait à domestiquer le génie, à le niveler, élaguer, râtisser, parfumer, jusqu'à ce qu'il fût à la mesure de leur sensibilité, de leur petite vanité, de leur médiocrité, et de celle de leur monde.ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1102.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1552 « objet creux en forme de cône dont on se sert pour éteindre les bougies » (Ch. Estienne ds DELB. Rec. d'apr. DG). Dér. du rad. de éteindre d'apr. le rad. des formes faibles en -gn-; suff. -oir. Fréq. abs. littér. :49. Bbg. QUEM. DDL t. 6. — RIVERAIN (J.). L'Arg. et le sentiment. Vie Lang. 1973, p. 716.
éteignoir [etɛɲwaʀ] n. m.ÉTYM. 1552; de éteindre.❖1 Anciennt. Ustensile creux en forme de cône qu'on pose sur une chandelle, une bougie, un cierge, pour l'éteindre. || Éteignoir de fer-blanc, d'argent. || Éteignoir mural.1 Des deux côtés de la porte d'entrée, se voyaient encore, fichés dans le mur, ces éteignoirs énormes dans lesquels les laquais étouffaient autrefois leurs torches.Edmond Jaloux, Fumées dans la campagne, XI, p. 95.♦ En éteignoir : : en forme de cône, pointe en haut. || Nez en éteignoir, et, argot. (1802, in D. D. L.), un éteignoir. || Cheminée (→ Cuisine, cit. 2), toit en éteignoir.2 Deux tours rondes, coiffées de toits en éteignoir, flanquaient les angles d'un bâtiment (…)Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. I, I, p. 1.2 (XVIIIe). Fig. Ce qui arrête l'élan de l'esprit, de la gaieté.3 (…) Messieurs les PédantsDe qui la science chagrineEst l'éteignoir du sentiment.Voltaire, Épîtres, 111.♦ Fam. (Personnes). Rabat-joie. || Il est toujours triste, c'est un éteignoir. → Triste comme un bonnet de nuit.4 (…) pas d'attendrissement surtout, dès qu'on se laisse faire on devient sa proie (…) il vous empêche de respirer, il vous étouffe — un éteignoir (…)N. Sarraute, le Planétarium, p. 28.❖CONTR. Allumoir.
Encyclopédie Universelle. 2012.